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Comment ma santé bénéficie-t-elle d'une pratique sportive régulière?

Dr. med. Boris Gojanovic, FMH médecine interne générale et médecine du sport SSMS, Hôpital de La Tour SA, Meyrin / GE

Bien sûr, vous connaissez déjà la réponse à cette question : « je serai en  meilleure santé » ! C’est vrai, et il faut encore et toujours le souligner, mais peut-être est-il utile de préciser quelques détails. L’activité physique (AP) régulière va impacter positivement de nombreux déterminants de la santé, certains peut-être moins connus que d’autres.

Ce billet en deux parties va lister les différents problèmes qui sont favorablement influencés par l’AP. Dans cette première partie, je parlerai des grands problèmes classiques de notre époque, les principales maladies non-transmissibles (MNT) responsables des atteintes majeures à la santé en termes de mortalité (décès prématuré) et de coûts directs. La deuxième partie mettra en lumière d’autres aspects de la santé, non moins importants, mais souvent moins directement liés aux coûts ou à la mortalité, et souvent aussi moins considérés ou commentés.

  • Les maladies cardiovasculaires (CV) – fléau constant de notre époque. Sous cette étiquette on regroupe les atteintes des artères coronaires du cœur (causant l’infarctus), les artères se dirigeant vers le cerveau (causant les attaques cérébrales), et les autres artères se rendant aux jambes ou aux organes tels que les reins, par exemple. Je mettrais aussi l’hypertension artérielle dans cette catégorie, tant elle joue un rôle important dans le développement de ces atteintes.

    Quel que soit l’angle sous lequel on analyse ces problèmes de santé, nous avons plusieurs certitudes : ils sont très présents dans nos populations et augmentent avec l’âge, ils peuvent et doivent être traités pour tenter de prévenir ou d’éviter des récidives, et finalement, l’activité physique permet invariablement d’en limiter les impacts négatifs sur la santé.


Effets de l’activité  physique : sur la pression artérielle, l’AP permettra une baisse des valeurs de l’ordre de 10 points, ce qui représente un effet considérable sur le risque de maladies CV. Ceci sans compter les effets indirects (à voir ci-dessous). Le développement des capillaires sanguins et de la musculature permet une ouverture (dilatation) des vaisseaux sanguins, ainsi qu’une amélioration de leur souplesse (compliance), avec comme résultat une meilleure irrigation sanguine. Bouger régulièrement veut dire réduire son risque de survenue d’un événement cardiovasculaire de 30 à 50%.

  • Le diabète – une maladie que l’on comprend encore insuffisamment, tant ses causes sont multiples et débattues : génétique, alimentation, influence environnementale, comportement et style de vie. Ce qui est sûr, c’est que le métabolisme des sucres est perturbé par une inefficience de l’insuline sur les cellules (on parle de « résistance »), et leur accumulation est néfaste pour les vaisseaux sanguins, nous ramenant au point 1.


Effets de l’activité  physique : elle permet une correction (partielle au moins) de la résistance à l’insuline, restaurant la capacité du corps à métaboliser les sucres. Cet effet doit se coupler avec d’autres interventions sur l’hygiène de vie, et souvent aussi médicamenteuses, afin de réduire la survenue des complications du diabète. On sait aussi que les personnes actives développent tout simplement moins fréquemment un diabète tout court. Les diabétiques qui font du sport le savent bien, le contrôle de leur maladie devient très perturbé en cas de blessures qui leur impose un arrêt de sport, d’où la nécessité d’avoir plusieurs cordes à son arc en matière d’AP pour pouvoir varier. Voir les informations de DiabèteSuisse.

  • Les maladies cancéreuses – elles sont multiples et comme toutes maladies non-transmissibles, les causes sont multiples et la prévention difficile au-delà de certaines formes de dépistage précoce. Les principales formes de cancer en Suisse sont toujours le cancer du sein chez la femme, de la prostate chez l’homme, et du côlon et des poumons pour les deux genres.


Effets de l’activité  physique : elle joue à plusieurs niveaux tant en prévention de la survenue des cancers que dans la prévention des récidives, ou l’amélioration du bien-être en cours de traitement pour un cancer. Pour une personne qui a déjà eu un cancer, les études rapportent une réduction de 30 à 40% du risque de récurrence et de décès prématuré. Quant à la prévention du cancer, les effets importants de l’AP sur la régulation de certaines hormones, sur le poids, sur l’inflammation et sur le système immunitaire semblent tous jouer en direction d’une certaine protection face au cancer. Celle-ci ne sera jamais parfaite, tant les gènes et certaines habitudes (tabac) pèsent également lourd dans la balance.

Ces chiffres sont toujours assez éloquents, et suggèrent que l’on ne devrait en aucun cas se passer d’une AP régulière, si l’on souhaite améliorer son capital santé actuel et futur. Et c’est bien cela qu’ils disent. On ne peut en aucun cas s’en passer, si l’on souhaite contribuer à son propre bien-être et celui de la société par le biais d’une amélioration des coûts de la santé. L’Office fédéral de la santé publique (OFSP) ne se trompe pas non plus en l’affirmant dans son document de stratégie nationale pour la prévention des MNT 2017-2024, à lire ici.